Nombre total de pages vues

mardi 31 janvier 2012

Duvalier libre de ses mouvements ira devant le tribunal correctionnel


Haïti: Jean-Claude Duvalier devant le tribunal correctionnel

Le juge instructeur Carvès Jean a rendu son ordonnance définitive dans l'affaire de l'ancien président de la République d'Haïti, Jean-Claude Duvalier. Le mot du droit est ainsi prononcé : « Écartons le réquisitoire du commissaire du gouvernement; nous, Carvès Jean, disons qu'il existe des indices graves et concordants tendant à renvoyer le nommé Jean-Claude Duvalier au tribunal correctionnel pour être jugé pour détournement de fonds.

Cette décision sera acheminée au parquet près le tribunal de première instance de Port-au-Prince pour les suites légales. A partir de la publication de cette ordonnance, le juge Carvès Jean est dessaisi du dossier. Si aucune des parties n'entend interjeter appel de l'ordonnance du juge rendue le 30 janvier 2012 dans le délai de la loi, il revient au parquet de rédiger la citation à comparaître devant le tribunal correctionnel. L'ordonnance renvoyant l'inculpé devant ce tribunal ne prévoit pas de prise de corps. Et Jean-Claude Duvalier n'est plus assigné à résidence.

Confié au juge Carvès Jean en janvier 2011, ce dossier a dû attendre plus d'un an avant de connaître un dénouement. Toute une batterie d'avocats a été mobilisée pour défendre l'ancien dictateur qui a dirigé Haïti pendant 15 ans. En ce sens, beaucoup de plaintes ont été déposées contre M. Duvalier. On avait même demandé qu'il soit jugé pour crimes de haute trahison.
Mais le juge Carvès Jean n'a pas écouté les voix qui s'élevaient dans la presse.
Il n'a pas rendu son ordonnance sous pression. Il a pris tout son temps - plus d'un an - avant de renvoyer l'ex-président à vie de la République devant le tribunal correctionnel.

Maintenant, M. Jean-Claude Duvalier est libre de ses mouvements.
En attendant qu'il soit jugé, Jean-Claude Duvalier peut circuler comme bon lui semble.

Par ailleurs, l'organisme international de défense des droits humains, Human Rights Watch déclare : " « Bay kou bliye, pote mak sonje ». Les victimes de Jean-Claude Duvalier ont droit à la justice. Nous espérons que cette décision, qui risque de confirmer l'idée selon laquelle il n'y a pas de justice en Haïti même pour les crimes les plus odieux, sera renversé. Les poursuites engagées contre Jean-Claude Duvalier représentent une opportunité historique pour le système judiciaire haïtien de juger certains des pires crimes commis dans l'histoire d'Haïti.''
 
Jean-Robert Fleury
   
   
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire