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vendredi 23 mars 2012

L’affaire Arnel Bélizaire classée, cinq mois après

Une résolution de la Chambre basse, consécutive à la présentation du rapport de la commission spéciale d’enquête, a mis fin jeudi soir au litige entre la Présidence et les Députés sans écarter la possibilité d’une "mise en accusation en temps opportun" du chef de l’Etat, reconnu comme le principal auteur de l’arrestation scandaleuse, en octobre dernier, de l’élu de Delmas/Tabarre

La Chambre des Députés a décidé jeudi soir, au terme d’une séance marathon commencée la veille, de « classer » l’affaire Arnel Bélizaire, renonçant ainsi à une mise en accusation du chef de l’Etat, Michel Martelly, toutefois identifié comme le principal responsable de l’arrestation illégale du Député, en octobre dernier.

Une résolution approuvée par 48 élus sur 54 présents a mis fin à un débat par moment houleux auquel a donné lieu le rapport de la commission spéciale chargée de faire la lumière sur l’événement et qui, dans ses conclusions, estime que « le Président ne peut pas être de tout repos. Car, c’est par lui que le scandale est arrivé ».

Représentant de la circonscription de Delmas/Tabarre (est-nord de la capitale) élu sous la bannière de l’organisation politique pro-Lavalas Veye Yo, Arnel Bélizaire avait été arrêté de façon spectaculaire le 27 octobre 2011 sur le tarmac de l’aéroport international de Port-au-Prince alors qu’il revenait d’une mission parlementaire en France.

Ce dossier ne serait classé que momentanément, même si la Chambre basse, à travers la résolution introduite par le Député de Petit-Goâve (ouest), Stevenson Timoléon, renonce, au nom des intérêts de la nation, à enclencher la procédure de destitution de Michel Martelly en dépit de sa responsabilité personnelle clairement établie. « La Chambre des Députés se réserve le droit de prendre telle mesure que de droit en temps opportun », précise le texte.

Outre l’occupant du fauteuil présidentiel, qui avait menacé de s’attaquer à « des repris de justice et délinquants en mal d’immunité ayant trouvé refuge au Parlement », le rapport de la commission d’enquête présidée par le Député de Léogâne (ouest), Danton Léger, pointe du doigt notamment le ministre de l’intérieur, Thierry Mayard Paul, et son ancien collègue de la justice, Josué Pierre-Louis. Ce dernier avait été contraint de présenter sa démission.

L’affaire Bélizaire, qui était intervenue après une vive altercation entre le Président Martelly et le Député, a été pendant de longues semaines un véritable boulet au pied du pouvoir qui, en moins d’un an de gestion, aura cumulé un nombre impressionnant d’incidents révélateurs d’une conception très particulière de la démocratie et des institutions républicaines.

spp/Radio Kiskeya
Photo: Gazette d'Ayiti

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