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mardi 10 avril 2012

Le chancelier démissionnaire Laurent Lamothe place le campus de Limonade sous tutelle d’un ministère dominicain

Par Lis Bell *

Cette décision est traduite dans un accord de coopération technique signé le 26 mars 2012 à Santo Domingo par le chancelier haïtien démissionnaire, Laurent Lamothe, avec son homologue dominicain Carlos Morales Troncoso.
Le document a pour titre : « Mémorandum d’entente de Coopération Technique entre la République Dominicaine et la République d’Haïti dans le domaine de l’Education Supérieure, la Science et la Technologie ». En réalité, il concerne spécifiquement l’Université de Limonade et le système universitaire haïtien au sujet desquels le gouvernement d’Haïti aurait exprimé son intérêt à recevoir un appui technique si l’on en croit le considérant no 6.
Selon l’article 1 dudit Mémorandum « l’objectif est de fixer les termes de la coopération technique de la République Dominicaine pour le fonctionnement de l’Université de Limonade et de l’enseignement supérieur, la science, la technologie et l’innovation dans la République d’Haiti ».
Dans cette perspective, le Ministère dominicain de l’Enseignement Supérieur à un rôle fondamental à jouer. L’article 2 annonce : « Cette coopération technique s’établit sous les auspices de la Commission Mixte Bilatérale Dominico-Haïtienne, entre les Gouvernements de la République Dominicaine et de la République d’Haiti, et celle-ci sera conduite [1] par l’intermédiaire du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Science et de la Technologie ( MESCyT) ».
Ce Ministère dominicain, selon l’article 3, intervient dans « la conception et la mise en œuvre du modèle de l’université, le fonctionnement académique, la captation des ressources pédagogiques, la recherche de financement, la gestion de l’université, la formation du corps enseignant et des gestionnaires, etc….. ».
Aucune consultation avec les structures haïtiennes concernées
Le ministre démissionnaire Laurent Lamothe n’a tenu aucune consultation sur ce document ni avant, ni pendant, ni après sa signature avec les entités de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH).
« Ce texte n’a jamais été discuté ni avec le Conseil Exécutif de l’Université d’Etat d’Haïti dans le patrimoine duquel tombe le campus de Limonade, ni avec le Conseil de Gestion provisoire récemment nommé », indique une source proche du Rectorat de l’UEH.
2 semaines après sa signature dans la capitale dominicaine, cet accord de coopération technique qui place l’enseignement supérieur haïtien et le campus de Limonade sous la conduite du Ministère dominicain de l’Enseignement Supérieur, n’a pas été rendu public par les autorités.
Des questions s’imposent :
Quelle légitimité peut revêtir un tel accord signé en catimini par un ministre démissionnaire d’un gouvernement qui gère les affaires courantes ?
Des autorités démissionnaires peuvent-elles engager l’Etat en dehors des institutions compétentes en la matière ?
Est-ce que des accords de ce genre qui consacrent la mise au rancart des institutions haïtiennes en charge de l’enseignement supérieur peuvent constituer des jalons sur le chemin de la reconquête de notre souveraineté et de notre dignité ?
Ou serait-ce la tutelle qui met bas les masques ?
* Militante des droits humains

cliquez pour voir  l’intégralité de l’accord
http://www.alterpresse.org/IMG/pdf/AccordCooperationTechniqueEducationSuperieure-H-RD.pdf

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