Un conseiller politique du Président Michel Martelly arrêté à Croix-des-bouquets

Appréhendé à la Croix-des-Bouquets avant d’être ramené à Port-au-Prince, le conseiller politique du chef de l’Etat, qui a protesté de son innocence, est accusé d’avoir tué avec préméditation Octanol Dérissaint, un jeune entrepreneur de 32 ans

La police a procédé vendredi après-midi à la Croix-des-Bouquets à l’arrestation de Calixte Valentin, le conseiller politique du Président Michel Martelly accusé d’avoir abattu mercredi soir Octanol Dérissaint, un jeune commerçant de Fond Parisien (ouest), lors d’un grave incident ayant mis en ébullition cette petite communauté rurale.

Selon un responsable du commissariat de police de la Croix-des-Bouquets joint par Radio Kiskeya, c’est le commissaire du gouvernement de cette juridiction, Me Mario Beauvoir, qui a conduit l’opération.

M. Valentin a été transféré à Port-au-Prince afin de répondre des charges retenues contre lui.

Dans une interview à Radio Kiskeya quelques heures avant d’être mis sous les verrous, le proche collaborateur du chef de l’Etat avait qualifié de fantaisistes les accusations dont il fait l’objet. Toutefois, il avait avoué avoir tiré des « coups de feu en l’air » pour riposter, disait-il, à une fusillade qui avait éclaté à Fond Parisien.

Des déclarations tout à fait contraires aux témoignages des proches d’Octanol Dérissaint qui soutiennent que le présumé meurtrier aurait délibérément ouvert le feu sur le père de famille de 32 ans, atteint de trois projectiles à la tête.

Jouant à fond la carte de la préméditation, ils affirment qu’avant d’en arriver là, lors d’une altercation à la douane de Malpasse, arrêté pour le meurtre de Fond Parisien la frontière haïtiano-dominicaine, Calixte Valentin avait mis en joue l’homme d’affaires et promis à plusieurs reprises de le tuer coûte que coûte.

Le personnage incriminé avait fait partie de l’équipe présidentielle qui avait conduit, en juin/juillet 2011, le processus de désignation de Me Bernard Gousse au poste de Premier ministre qui s’était soldé par un échec cuisant au Parlement.

La Présidence est restée muette sur ce nouveau scandale qui risque d’abîmer davantage l’image du régime de Michel Martelly, arrivé au pouvoir, il y a un an, avec le changement comme leitmotiv.

Source: Radio Kiskeya