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lundi 18 juin 2012

Les ONG scrutées à la loupe


C’est incontournable, il faut revoir le statut des ONG en Haïti. C’est la conclusion à laquelle sont tombés d’accord la plupart des panélistes du colloque. Ils ont évalué le travail des organisations internationales et sont unanimes à reconnaître que la majeure partie des fonds débloqués pour Haïti ont été utilisés dans les pays donateurs, a constaté Haïti Press Network.
Selon les données fournies par les chercheurs, près de 80% de l’aide étrangère venant notamment des ONG des États-Unis, du Canada et de l’Europe ont été investis dans l’administration et surtout dans les logistiques de ces institutions internationales.

« Ces pratiques doivent changer », soutient le professeur Daniel Holly du département des sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal. L’auteur de l’État en Haïti publié chez l’Harmattan est ferme dans ses propos. Il préconise un renouveau dans les relations entre l’État haïtien et les ONG.

Un appel qui a trouvé un écho favorable parmi certains intervenants. Frédéric Boisrond, sociologue et chargé de cours à l’Université MC Gill, a déclaré sans ambages "Personne n’a rien contre les ONG, Haïti a besoin d’elles, mais les responsables haïtiens doivent superviser et contrôler leur travail sur le terrain".


Selon la ministre de la Planification et de la Coopération Externe Josépha Gauthier, le gouvernement n’a nullement l’intention de restreindre les ONG évoluant en Haïti, mais veut négocier un partenariat gagnant-gagnant pour offrir un meilleur service à la population. Mme Gauthier a annoncé que les autorités haïtiennes vont mettre en place un nouveau cadre de stratégie au développement pour coordonner l’aide internationale.

Pour sa part le professeur au Département des sciences économiques et Vice-doyen à la recherche de l'ESG UQAM Stéphane Pallage maintient qu’il faut coordonner l’aide internationale mais celle-ci doit être mobilisatrice de développement.

Des membres de certaines ONG n’ont pas contesté les constats et analyses des experts et des membres du gouvernement Martelly-Lamothe. Ils sont aussi favorables à une meilleure coordination avec l’État. Toutefois, Katleen Felix, directrice de projets et responsable des relations avec la diaspora pour Fonkozé, la plus grande entreprise de micro-finance d’Haïti, nuance ses propos. Elle affirme que les difficultés rencontrées liées notamment à la faiblesse des infrastructures ne facilitent pas leur travail.

Alors que les ONG se retrouvent au centre des discussions, elles continuent de pousser comme des champignons en Haïti. Elles étaient plus de 1000 à débarquer à Port-au-Prince dans la foulée du séisme du 12 janvier 2010 selon un rapport de Benoit Miribel, président d’Action contre la Faim. Aujourd’hui, selon les statistiques du gouvernement, 595 ONG sont officiellement enregistrées en Haïti.


Guilloteau François
Roseline Louis Jeune

Montréal (Canada).

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