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lundi 15 octobre 2012

Nos chefs font trop peu pour ce qu'ils nous coûtent


Le président de la République, Michel Joseph Martelly, a convoqué le Parlement à l'extraordinaire cette semaine. Au menu de la convocation, la loi sur le blanchiment d'argent, celle sur le système bancaire. Conjoncture oblige, une fenêtre est ouverte par l'exécutif pour que les législateurs planchent sur la ratification de leurs trois représentants au CEP.  Mais voilà, les députés sont en vacances, non méritées, selon certains. Si l'absence de coordination avec le bureau de la Chambre basse avant d'annoncer cette séance reportée entre-temps au lundi 15 octobre 2012 pour rameuter tout le monde est effectivement regrettable, l'affaire illustre une chose : ces deux pouvoirs  traînent malheureusement les pieds quand il s'agit de plancher sur des dossiers utiles.

Plus de trois mois après l'alerte donnée par l'ex-ambassadeur américain Kenneth H. Merten en disant qu'Haïti risque de tomber dans un "tiouboum", l'isolement, l'incapacité d'utiliser les services numériques pour effectuer des transactions financières  si la loi sur le blanchiment d'argent n'est pas votée par le Parlement, on se demande pourquoi ce texte n’est soumis que maintenant. Que faisait le ministre chargé des Relations avec le Parlement? N'est-il pas porteur de dossiers, courroie de transmission autant que chercheur d'appui à l'exécutif? Le fait est qu'il est plus polémiste et politique qu'autre chose. Et à un niveau plus élevé, cette convocation tardive est l'illustration d'un grave problème de management.

L'administration Martelly/Lamothe s’éparpille, gaspille du temps dans de petites choses, des visites par-ci par-là à n'en plus finir au lieu de s'intéresser aux dossiers porteurs dont la bonne gestion pourrait améliorer le score d'Haïti sur le plan de la compétitivité. Cependant, si des citoyens  courent le risque de ne plus pouvoir effectuer des transferts d'argent vers Haïti ou vice versa, nos petits bonshommes de l'exécutif et du Parlement n'ont pas lésiné sur une loi: celle des finances pour l'exercice en cours.

Ces pouvoirs, comme d'habitude, ont pris la part du lion, de koupe kopyèz. Miam, miam. Le budget du Parlement est en hausse, selon l'économiste Kesner  Pharel. En clair, on se sert d'abord. On se paiera peut-être quelques nouveaux  4x4 blindés avec sirène, per diem de voyage et autres avantages tandis qu'on annonce l'austérité.  Austérité, mon œil ! aurait dit un journaliste qui supporte mal que les chefs essaient de rouler tout le monde dans la farine. L'irritant, c'est que nos chefs font trop peu pour le prix fort qu'ils coûtent au pays. Chut ! ils gèrent le temps en nous gavant  de promesses et s'offrent en spectacle en alimentant  des conflits autant inutiles que stériles. De "l'épaverie", aurait dit Sixto. A l'heure où le pays  est en proie à une grogne sociale due à la cherté de la vie, la responsabilité de tous nos chefs que nous payons grassement est à établir.

Sòs pwason an paka pi chè ke pwason an....

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