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lundi 23 janvier 2012

Des coeurs atomisés aux funérailles de deux des victimes de la tragédie de Delmas

Les soeurs Wilmène et Bénia Desrosier, âgées respectivement de 28 et 18 ans, ont été enterrées dimanche dans leur ville natale de Petit-Goâve à l’issue de funérailles déchirantes chantées à Port-au-Prince


Devant une assistance dévastée par la douleur, les funérailles des sœurs Wilmène et Bénia Desrosier, deux des nombreuses victimes de l’affreux accident de la circulation de Delmas, ont été chantées dimanche à l’église baptiste de Bellevue Salem (Delmas 24, nord de Port-au-Prince), une semaine après la tragédie qui a fait une quarantaine de morts, a constaté Radio Kiskeya.

Fondant littéralement en larmes et poussant d’intenses cris de désespoir, les parents, amis et camarades d’études et de travail des deux jeunes disparues -tout comme les membres de la chorale de l’église- ont eu toutes les peines du monde à assister à cette cérémonie funèbre d’une intensité émotionnelle insupportable.
La présence d’aucun officiel n’a été remarquée.

Originaires de Petit-Goâve (68 km au sud de la capitale), les demoiselles avaient été tuées sur-le-champ en compagnie d’un ami à bord d’une jeep tracker passée à la moulinette par un camion fou dont les freins avaient brutalement lâché. Revenant du supermarché Délimart, les occupants de la voiture préparaient l’anniversaire du jeune homme qui, avec sa jumelle, aurait eu, 31 ans le jour suivant l’accident.

Agée de 28 ans, Wilmène Desrosier travaillait à la Alternative Insurance Company (AIC) tandis que sa sœur Bénia, une collégienne de 18 ans, était en classe terminale au CEC.
Dans son oraison funèbre, une amie d’enfance, Barbara Michel, a retracé l’itinéraire des deux filles qu’elle a présentées comme des passionnées d’études qui faisaient de l’éducation la voie privilégiée pour atteindre la réussite personnelle.
Pour sa part, le pasteur Fislien Malette a mis l’accent sur l’extrême fragilité de la vie humaine et rappelé que tout le monde devait passer par la mort. Il a aussi exhorté la famille Desrosier à surmonter avec courage cette dure épreuve qui la prive à jamais de l’affection de deux de ses six filles.
A l’issue des funérailles, les corps de Wilmène et Bénia ont été acheminés à Petit-Goâve où a eu lieu l’inhumation.
Lundi dernier, en fin de soirée, le poids lourd transportant du sable avait tout détruit sur son passage, véhicules, motos, étales de marchandes installées sur le trottoir à Delmas 33, avant de terminer sa course dans la cour de la Télévision Nationale avec un bilan macabre de 41 morts et de plus d’une cinquantaine de blessés.

Parmi les victimes figurait également Jacques Manuel Maurice, jeune présentateur de 22 ans de la radio protestante Shalom et fils de notre confrère Jacques Maurice. Grièvement blessé, il devait rendre l’âme à l’hopital.

Le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Réginald Delva, a annoncé l’ouverture d’une enquête en vue de déterminer les causes de cet accident, l’une des pires catastrophes routières de l’histoire en Haïti où ces cas sont très fréquents.

Le Président Michel Martelly, qui n’écarte pas la possibilité d’adopter des "mesures impopulaires" visant à stopper l’anarchie dans la circulation automobile, a confié que la tragédie du 16 janvier lui avait donné l’occasion « d’apprendre que depuis dix ans le service d’inspection des poids lourds ne fonctionnait plus ». spp/Radio Kiskeya

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