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lundi 16 avril 2012

« La domesticité », un fléau persistant qui détruit l’image de la société

De tous les maux dont souffre Haïti, la situation des enfants en domesticité est sans doute l’une des plus négligées. Appelé couramment « Restavèk », la plupart d’entre eux venus souvent des campagnes haïtiennes, travaillent comme domestiques au sein de familles d’accueil, dans des conditions similaires à l’esclavage.
Ces adolescents, mal nourris, maltraités, mal logés, mal vêtus, ont déjà leurs petites mains usées. Les paumes râpées et meurtries, à force de nettoyer, de faire la lessive des autres. Difficile pourtant de percevoir l’ampleur de la souffrance derrière ces regards déchus et ces épaules voutées. Le récit de leurs courtes vies est raconté à voix basse comme si leurs histoires étaient trop lourdes à porter.

Ce fléau est très fréquent dans les pays les plus pauvres du monde,  mais pour le cas d’Haïti, c’est une situation qui s’empire de jours en jours.

Dans un rapport de l’Unicef, le nombre d’enfants en domesticité en Haïti était de 300.000 avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Selon l’anthropologue Glen Smucker, l’un des auteurs du rapport de 2009 sur les domesticités, près de 35% de ces enfants ont des liens de parenté avec la famille d’accueil.

« Ce phénomène qui s’étend dans tout le pays se nourrit de la misère et du niveau de pauvreté de la population et ce même dénuement est la source absolue des mauvais traitements subis par l’enfant dans sa famille d’accueil », a-t-il fait savoir.

Malheureusement, aujourd’hui certains enfants sont très vulnérables et connaissent des situations difficiles tant à l’intérieur de leurs familles que dans la société.

En vue d’apporter une réponse à ce phénomène, le gouvernement haïtien avait ratifié en mai 2007 la convention 182 de l’organisation internationale du travail sur l’élimination des pires formes de travail de l’enfant. Malgré tout, le fléau persiste.


Esther Versière
bibilie88@yahoo.fr

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