Motif : trop de précipitation et nécessité d’harmoniser le travail de la commission de ratification avec celui de la commission sur la nationalité
Les sénateurs Jean William Jeanty (Nippes), Jean Baptiste Bien-Aimé (Nord-Est) et Pierre Francky Exius (Sud) n’ont pas apposé leurs signatures au bas du rapport de la commission de ratification du premier ministre désigné Laurent Lamothe.
Interrogé à ce sujet, le sénateur Jeanty a déclaré mercredi ne pas comprendre pourquoi il y a tant de précipitation dans les démarches visant à soumettre le rapport à la sanction de l’assemblée. Il fait également ressortir la nécessité que soient harmonisées les conclusions des commissions de ratification et de la nationalité. « Je ne vois pas pourquoi l’on devrait entériner le fait que les deux commissions ont abouti à des conclusions différentes », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que la commission de ratification doit prendre en considération les conclusions de l’autre commission.
Le président de la commission de ratification, le sénateur Jean Rodolphe Joazile (Nord-Est), exprime un avis tout à fait différent. D’abord, il réfute la thèse de la précipitation dans les démarches. Ensuite, il soutient que le travail de sa commission n’est aucunement lié à celui de la commission d’enquête sur la nationalité des dirigeants du pays. Il ajoute que la commission a effectué un excellent travail concernant les critères de résidence et de nationalité de M. Lamothe.
Intervenant dans le débat, le sénateur Youri Latortue (Artibonite) a fait état d’une initiative visant à trouver un consensus, non pas nécessairement une majorité pour ratifier le choix de M. Lamothe, mais pour que les sénateurs puissent avoir une position commune sur un ensemble de questions. A l’issue de la concertation, il se pourrait que le vote en assemblée du rapport de la commission de ratification intervienne ce jeudi, a-t-il promis.
De sources proches du Sénat, on a appris que d’intenses pressions sont exercées depuis mardi sur le bureau du Grand corps pour qu’il organise dans l’immédiat le vote du rapport de la commission de ratification alors que le document vient juste de lui être remis et que la plupart des sénateurs ne l’ont pas encore consulté.
Des responsables de groupes se réclamant du pouvoir défilent parallèlement dans la presse, notamment dans les médias d’Etat, pour exiger la ratification urgente de M. Lamothe. Ce faisant, ils lancent des invectives aux parlementaires et formulent des menaces à peine voilées contre le parlement.
Source: Radio Kiskeya
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