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mardi 8 mai 2012

Des militaires démobilisés déclarent la guerre aux ordures

cliquez pour agrandirPour le drapeau et la sécurité
Trois sergents des ex-Forces armées d'Haïti parlent de propreté, de sécurité et de souveraineté. « Les bandits peuvent opérer facilement avec l'assurance de pouvoir quitter le pays et fuir la justice parce que nos frontières ne sont pas protégées. Cela n'est pas de la compétence de la police », confie au journal l'ex-sergent Jean Edner Lafalaise de la 46e compagnie des FAD'H démobilisées.
Haïti: Cette semaine a été entreprise une opération de ramassage de déchets solides, d'immondices en tout genre et de déblayage des voies obstruées par les alluvions. Elle est l'oeuvre de ces gens qui, depuis quelque temps, sillonnent nos rues, se réclamant des Forces armées d'Haïti. Ils sont armés. Et ce n'est pas du banditisme, selon eux. Au contraire, soutiennent-ils, ils sont constitutionnels.

Samson Chéry, qui fut sergent de la compagnie tactique (21e compagnie des FAD'H), a perdu la main droite lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 dans une opération de sauvetage en faveur d'une dame âgée d'au moins 80 ans. La victime était sortie indemne. Aujourd'hui il ne regrette rien, mais il déplore l'attitude adoptée par le président d'alors, M. Préval, qui ne fit rien pour honorer l'engagement de ses frères d'armes qui se sont sacrifiés pour venir en aide à la population, préférant féliciter des étrangers.

De son côté, le sergent Jean Fedner Lafalaise, qui relevait de la compagnie de maintien d'ordre dans l'armée, dit que « l'opération de ramassage d'ordures s'inscrit dans le cadre des activités prévues pour la fête du Drapeau » ; car, dit-il, ils ne vont pas rester sans rien faire. Cependant, il ne fournit pas de détails quant à leur agenda, « pour des raisons tactiques », assure-t-il. Il a fait un cours d'histoire pour expliquer la traîtrise et les réticences qu'il y a toujours eues au sein de notre nation et qui ont profité aux puissances dominatrices. Par exemple, l'esclave domestique qui ne veut pas d'indépendance parce que mieux traité que l'esclave des champs, insinuant sans aucun doute qu'actuellement encore existe son pendant.

« Partout dans le monde, ces trois forces de sécurité sont présentes : la police, la gendarmerie (police militaire) et l'armée. Pourtant, chez nous, on ne veut nous en offrir qu'une seule. C'est calculé », fait observer le sergent Lafalaise. « L'armée est le dernier rempart, la dernière réponse, et elle doit être nationale, non pas multinationale», poursuit le sergent.

Entre-temps, question de sécurité aussi, ces hommes et leurs supporters s'activent, sous un soleil peu clément, à débarrasser la route des Rails des différents déchets qui l'envahissent. Le 18 Mai en vue, fiers de leur drapeau, ils se donnent corps et âme à cet exercice de nettoyage. Nettoyer les rues nous permettra-t-il de faire évoluer les mentalités ?

JT
jtibere@lenouvelliste.com

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