Désormais, l’exil pour les Haïtiens n’est plus seulement
politique, elle est aussi économique pour le jeune haïtien qui quitte
son pays pour chercher à gagner sa vie à l’extérieur, une rupture, sans
plan de retour.
Au cours des années 60 et 70, la notion d’exil était réservée à une
catégorie de citoyens traqués par le régime en place à cause de leur
opinion ou la revendication de leurs droits sociaux et politiques. Ces
derniers étaient donc forcés d’aller se réfugier dans un autre pays pour
y bénéficier d’une protection internationale.
De nos jours, la notion d’exil a largement changé, elle affecte
surtout nos jeunes compatriotes qui ne sont pas pour autant pourchassés
par le pouvoir au sens propre, mais qui sont poussés, voire contraints à
s’exiler pour des raisons purement économiques.
Il y a ceux qui laissent le pays, parfois pour des destinations
inconnues utilisant des réseaux où ils dépensent des fortunes pour
financer leurs projets de voyages, sans compter les risques de pièges
migratoires et de naufrages en haute mer.
C’est le cas de plusieurs milliers d’Haïtiens qui ont quitté le pays
fin 2011 début 2012 pour se prendre au Brésil, le nouvel eldorado, en
quête d’un emploi. Face à l’afflux des Haïtiens qui arrivent sur ses
frontières, le gouvernement a du prendre des dispositions pour limiter
les arrivés illégales tout en régularisant plus de 4.000 personnes
arrivées illégalement.
La décision de partir résulte d’un calcul économique simple pour
l’Haïtien qui vit sans espoir dans son pays. L’immigrant potentiel met
en balance la vie qu’il mène en Haïti sans espoir de trouver un emploi
et une vie rêvée (idéale) dans le pays d’émigration.
Mais une fois à destination, c’est le plus souvent la déception. Les
procédures d’obtention d’une carte de séjour se révèlent souvent un
calvaire pour le demandeur qui se retrouve parfois seul.
Sans l’aide d’une organisation sur place certains sont forcés de
quitter le territoire d’accueil. Où aller ? Retourner en Haïti ? C’est
la pire des solutions. Alors, certains préfèrent vivre dans l’illégaité.
Des centaines de compatriotes se trouvent dans cette situation aux
Etats-Unis ou ailleurs. Sur les frontières du Pérou et dans d’autres
pays les Haïtiens connaissent des situations difficiles, mais ils
préfèrent l’exil à la terre natale.
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