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mercredi 11 avril 2012

L'exploitation des carrières de sable: entre nécessité et anarchie

Haïti: « Les carrières de sable au Morne-à-Cabrit ne sont pas toutes fermées, seules celles situées aux abords des pylônes électriques sont interdites d'exploitation », a garanti le directeur du Bureau des Mines et de l'Energie (BME), l'ingénieur Dieuseul Anglade. Le mardi 3 avril dernier, un juge de paix de la Croix des Bouquets a procédé à la fermeture et la saisie de matériels sur les exploitations des carrières du Morne-à-Cabrit sur demande de l'Etat haïtien. Ces exploitations proche de la Nationale # 3 et de quelques pylônes de l'EdH risquent non seulement de réduire l'alimentation en électricité de la zone métropolitaine, mais aussi de provoquer des cas d'électrocution, selon l'ingénieur, intervenant ce mardi 10 avril sur les ondes de Radio Majik9.

« Aucun exploitant de ces carrières de sable n'a été trouvé sur les lieux durant cette intervention », a informé le directeur du Bureau des Mines et de l'Energie. « Ces exploitants bénéficient sans doute de la complicité d'une personne haut placée au sein du pouvoir qui a eu le temps de les alerter de notre intervention », a supposé l'ingénieur, soulignant que ces derniers, ne disposant d'aucun permis légal du Bureau des Mines pour leur exploitation, ne paient pas les taxes de 10 % sur les ventes exigées par l'Etat haïtien. Or, ces activités, quoiqu'interdites par les autorités publiques, sont menées au vu et au su de tout le monde, a-t-il fait remarquer.

Suite à une correspondance du Bureau des Mines et de l'Énergie (BME), l'Électricité d'Haïti (EdH) avait récemment attiré l'attention du grand public sur les dangers pour l'alimentation en électricité de la zone métropolitaine de l'exploitation de ces carrières de sable en question situées à proximité des pylônes #97, #98 et #101. D'après l'EdH, l'exploitation sauvage de ces carrières déjà fermées à plusieurs reprises par les autorités judiciaires met en cause la stabilité de ces pylônes qui supportent les lignes de transmission de 115 000 volts, transportant le courant électrique haute tension de la centrale de Péligre à Port-au-Prince. D'ailleurs, cette exploitation anarchique s'est renforcée de façon tragique depuis la réhabilitation de la Nationale # 3 et après la fermeture des carrières de sable de Laboule suite au séisme de janvier 2010, avaient dénoncé en août 2011 le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), l'Initiative de la société civile (ISC) et la Chambre de commerce et d'industrie du Centre.

« Depuis plusieurs années des exploitants et des transporteurs, sans aucun contrôle des services de l'État, sans permis légaux, sans respect d'aucune norme technique, sans respect de la vie et sans aucun souci de respect des critères esthétiques et écologiques, continuent à prélever du sable dans cette aire géographique jusqu'à risquer de provoquer une profonde et irréversible déstabilisation de l'environnement », avaient dénoncé ces institutions de la société civile. « Il faut aujourd'hui penser à corriger ces erreurs », d'après le directeur général du Bureau des Mines et de l'Energie, qui propose l'utilisation de ces lieux comme points de décharge pour combler ces carrières.

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