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vendredi 13 avril 2012

Un complot dominicano-haïtien pour renverser Martelly

Un mandat d'amener suivi d'une interdiction de départ contre Pierre Kanzki, un Haïtien que le parquet de Port-au-Prince accuse de complot contre la sûreté de l'Etat. Selon les autorités des deux pays se partageant l'île, il serait de mèche avec le colonel dominicain retraité Pedro Julio Goico Guerrero pour renverser le président Martelly.

 Pierre Kanzki n'est pas le seul en Haïti à être soupçonné de complot contre la sûreté de l'Etat. « Un autre Haïtien, proche du pouvoir, est aussi recherché par la justice dans cette affaire », a confié, mercredi soir au Nouvelliste, une source bien informée au parquet de Port-au-Prince. Elle n'a pas voulu donner le nom de cet autre Haïtien. « L'action publique est déjà mise en mouvement contre eux, des mandats d'amener ont été décernés et ils sont frappés d'interdiction de départ », a souligné notre source judiciaire très bien placée pour faire ce genre de déclarations.

Selon un autre responsable haïtien d'autres citoyens seraient concernés dans cette affaire. L'enquête suit son cours. Une conférence de presse, en Haïti, est attendue avant la fin de la semaine.

D'après le journal dominicain Listin Diario, les gouvernements haïtien et dominicain ont exprimé leurs appréhensions face à un complot organisé par le colonel retraité Pedro Julio Goico (Pepe Goico) pour renverser le président Martelly. Au cours d'un point de presse conjoint, jeudi, entre le ministre des Affaires étrangères dominicain, Carlos Morales Tronconso, et le ministre de la Justice haïtien, Michel Brunache, en présence du procureur général dominicain, Radhamés Jimenez, de l'ambassadeur d'Haïti en République dominicaine, Fritz Cinéas, et l'ambassadeur dominicain en Haïti, Ruben Silié, ces autorités ont dénoncé par-devant l'opinion publique nationale et internationale, avec des preuves des services de sécurité des deux Etats, que le colonel retraité Pedro Julio Goico Guerrero (Pepe Goico), a ourdi un complot visant la déstabilisation de Michel Martelly.

La sécurité nationale dans les deux pays est menacée, estiment les autorités. Pepe Goico aurait donné des instructions au citoyen haïtien Pierre Kanzki pour lancer une campagne de dénigrement truffée d'accusations sans fondement et dégradantes contre le chef de l'Etat haïtien. Selon des propos de Pepe Goico enregistrés et présentés lors de la rencontre avec des journalistes à l'hôtel Santo Domingo, Kanzki devait se mettre en contact avec d'autres secteurs en Haïti pour mettre son plan de déstabilisation à exécution, a écrit Listin Diario.

Dans une note lue par le responsable des relations publiques de la présidence dominicaine, Rafael Nuñez, « les gouvernements d'Haïti et de la République dominicaine condamnent des actes criminels de conspiration et de sédition qui mettent en péril la paix publique et la tranquillité des peuples haïtien et dominicain. »


En réaction, l'ex-colonel dominicain a déclaré dans la presse de son pays que c'était une manoeuvre visant à ternir son image et la campagne de l'ancien président Hipolito Mejia dont il est un proche. Pedro Julio Goico Guerrero a ajouté que les origines de cette levée de boucliers ont un rapport avec les révélations de la journaliste Nuria Piera sur des sommes d'argent qui auraient été versées par le sénateur Felix Bautista au président Martelly, en échange de juteux contrats dans le cadre de la reconstruction d'Haïti. « S'ils veulent m'arrêter, ils doivent aussi arrêter Nuria. Je suis chez moi et prêt à tout. Morales doit expliquer comment il m'a mis sur écoute sans l'autorisation d'un juge », a-t-il fulminé.


En Haïti, le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique, Reginald Delva, et le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de première instance de Port-au-Prince, Jean Renel Cénatus, ont eu, en début de semaine, une séance de travail autour des dispositions pour garantir un climat sécuritaire.


Le chef du parquet avait révélé l'existence d'un complot ourdi par divers secteurs en vue de créer un climat de trouble dans le pays. Jean Renel Sénatus, selon Radio Métropole, n'a pas voulu identifier les secteurs qui seraient à l'origine de ce complot visant à déstabiliser le pouvoir en place. « Les comploteurs veulent faire porter la responsabilité de ces crimes et forfaits au gouvernement ou à des leaders de l'opposition politique. »


Parallèlement, la police nationale indique qu'il y a une diminution dans les actes de banditisme dans le pays. « Nous avons enregistré 89 personnes victimes d'actes de banditisme avant l'opération Boukle Pòtoprens. Du 27 février au 18 mars, 73 personnes sont tuées par balle, 5 personnes kidnappées et 10 blessées par balle. Pendant l'opération, nous avons enregistré 13 blessés par balle, 17 individus morts par balle. Au total, du 19 mars au 8 avril, 38 personnes sont victimes, soit une diminution de 52,80% », a expliqué, jeudi, Gary Desrosiers, porte-parole de la PNH

Par ailleurs, il a souligné que deux patrouilles policières ont été attaquées avant l'opération et trois pendant l'opération. Trois policiers ont été touchés dans des attaques armées.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
Belmondo Ndengué

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